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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/139

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XIV

Le dimanche.


Les moutons ont besoin de paître et d’être gardés le dimanche comme les autres jours ; Louis, qui s’était montré résigné toute la semaine, se sentit le cœur bien gros quand il vit chacun de ses camarades en fête, paré de ses beaux habits, rester près de sa famille et recevoir ses parents. Assis dans la vaste plaine où paissait son troupeau, il suivit des yeux les groupes joyeux qui s’éparpillaient sur la route. Lui seul n’avait personne qu’il aimât auprès de lui, sa mère était trop loin pour venir l’embrasser ; il restait là, abandonné, pleurant, et n’ayant pour tout consolateur que le chien qui venait de temps en temps lécher ses mains.

Un tourbillon de poussière l’enveloppa tout à coup ; il aperçut sur la route une calèche traînée par deux magnifiques chevaux.

La calèche avançait rapidement ; elle s’arrêta ;