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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/145

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XV

Les enfants de Béatrice.


Les deux enfants de la marquise, formés par ses leçons, se montraient dignes d’elle. Cora, à quatorze ans, promettait de devenir très-belle ; elle était déjà parfaitement bonne. Elle commençait à se joindre à sa mère dans toutes ses charités ; souvent, quand la marquise se trouvait retenue à la maison par des devoirs du monde, Cora allait avec sa gouvernante visiter les pauvres du village. Accoutumée de bonne heure au spectacle de la misère, la jeune fille trouvait un doux plaisir à soulager les maux de tous genres qu’elle amène à sa suite. Du reste, par une pensée délicate et morale, sa mère lui avait appris à considérer l’exercice de la charité, non comme un sacrifice ou même un devoir, mais comme une récompense. Si Cora voulait consacrer à un petit enfant malheureux l’argent destiné à ses menus