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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/187

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XX

Le projet de Louis.


Après la mort de Rigault, l’oncle Thomas avait pris des arrangements avec sa veuve, il convint de continuer à loger la famille à la condition que Louise dirigerait son ménage.

Louise accéda à tout : elle espérait à force de patience et de douceur gagner le cœur du vieillard, et en obtenir une petite dot pour ses filles.

L’oncle Thomas ne tarda pas à abuser de sa soumission. Il la traita comme sa servante, grondant, tempêtant à tout propos, et donnant de grands coups de poing sur les meubles quand on n’exécutait pas ses ordres assez vite.

Louise se cachait bien souvent pour pleurer. Les enfants en rentrant lui trouvaient souvent les yeux rouges, mais pas un mot de plainte ne sortait de ses lèvres. Un jour, dans un de ses emportements, l’oncle Thomas lui jeta une salière à