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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/193

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

le veut, il partira avec moi : mon patron aurait besoin d’un gardeur de plus, il ne te fera pas payer d’apprentissage. Il est fort, on lui apprendra à être laboureur, cela vaut mieux que d’être menuisier.

Louis avait dit ces derniers mots plus haut.

Sa mère se tourna vers Jacques.

« Qu’en penses-tu, mon cher garçon ? demanda-t-elle. »

— Mais je veux bien aller avec Louis, mère, j’aime mieux ça que d’être toujours enfermé, et ainsi je ne te coûterai plus d’argent.

— Alors vous partirez ce soir ensemble, et Catherine seulement restera auprès de moi. »

François Lourdet, en effet, content de la conduite de Louis Rigault, lui avait demandé si quelqu’un de ses frères ne pouvait pas venir aussi garder une partie de son troupeau ; il accueillit bien les deux enfants et assigna à Jacques des occupations qui devaient toujours le laisser auprès de son frère.

Une idée avait germé dans la petite tête de Louis ; son exécution était difficile. Cependant, il avait résolu de la réaliser.

Le lendemain, il alla trouver le fermier.

« Not’maître, dit-il, j’aurais quelque chose à vous demander.

— Parle, mon garçon.