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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/195

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

— Oh ! une huitaine

— Tant que ça ! Elle a donc beaucoup à faire ?

— C’est qu’elle voudrait… Tenez, j’vas vous dire, c’est qu’elle voudrait m’envoyer à Paris, où elle a des connaissances, et enfin, elle m’a choisi pour ça.

— Sais-tu que tu ne fais guère ton service depuis quelque temps ; tu t’absentes toujours, et les bêtes en souffrent : elles sont moins surveillées, parce qu’il y a moins de monde.

— Oh ! not’maître, laissez-moi aller, je ne demanderai plus à sortir après ; dites, voulez-vous ?

— Je le veux bien ; mais reviens ici pour jeudi.

— Oui, not’maître, oui, je vous le promets. »

Louis rentra à la bergerie, prit quelques provisions, fit son petit paquet, le plaça au bout d’un bâton et embrassant Jacques :

« Adieu, mon frère, dit-il, prie le bon Dieu pour mon succès, je te recommande Roitelet et les autres. Adieu, mon pauvre Moricaud, je reviendrai jeudi, console-toi. Vois-tu, Jacques, si je vais à Paris, c’est pour not’mère, et quelque chose me dit que je réussirai. »

Il serra Jacques dans ses bras, se baissa pour embrasser son chien et partit.

Son idée, c’était de se rendre à Paris, d’aller trouver la marquise de Méligny et de lui demander son assistance pour sa mère. Il n’en avait rien