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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/197

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XXI

Le voyage de Louis.


Louis avait encore neuf francs dans sa poche, gardés intacts depuis le jour de Noël. N’ayant jamais quitté son village, il ignorait complètement la demeure de la marquise à Paris ; mais ce dernier point ne l’inquiétait pas : j’irai à la plus belle maison, se disait-il en lui-même, et ce sera la sienne.

Il faisait froid : on touchait à la fin de février. Louis mit par-dessus sa blouse son manteau de berger en le serrant contre sa poitrine, pour se préserver du vent glacé qui soufflait avec fureur. Le peu d’argent qui sonnait dans sa poche ne lui permettait pas d’user d’un autre moyen de locomotion que celui de ses jambes.

La grande route qui part de Tours pour descendre jusqu’à Paris s’étendit bientôt devant lui, dans son interminable longueur. Il marcha tout un jour