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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/198

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

et ne s’arrêta qu’une fois pour manger une partie de son pain et quelques noix ; il but de l’eau contenue dans sa gourde, et ne s’arrêta que le soir dans un village, où il demanda un lit sur la paille, au fond d’une étable, pour ne pas payer trop cher ; on le lui donna. Le lendemain, il s’informa auprès d’un brave homme qui se promenait devant sa porte, où était Paris.

« Paris, mon petit bonhomme, tu vas à Paris ?

— Oui, monsieur.

— Ah ! tu en es loin : par la grande route, tu as bien encore une quarantaine de lieues d’ici.

— Moi qui croyais en être si près ! Dans combien de temps pensez-vous que j’y serai, monsieur ?

— Dame ! mon petit, en marchant bien, on mettrait encore cinq ou six jours avec tes petites jambes.

— Six jours ! dans six jours nous serons à samedi ! Mon Dieu ! mon Dieu !

— Tu es donc pressé d’arriver ?

— Oh ! oui, monsieur, si vous saviez !

— Eh bien ! dépêche-toi. »

L’enfant, qui pensait qu’on allait peut-être lui prêter un cheval, poussa un soupir et, reprenant son bâton, il continua sa marche.

Il n’avait pas fait dix pas, qu’un chien vint se jeter entre ses jambes, manqua de le renverser en