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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/221

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

Elle fit arrêter à l’instant, et s’élançant rapidement hors de la voiture, la noble femme se baissa vers le groupe indistinct que formaient Louis et son chien.

« Seigneur ! c’est un enfant ! s’écria-t-elle ; pauvre petit, il est glacé ! »

Comme elle le soutenait sur son bras, le chien noir, couché près de l’enfant, vint et lui lécha les mains.

« Qu’est-ce que ce chien ? On dirait qu’il me connaît, et cet enfant, il est mourant… Donne-moi ton flacon, Cora, que je lui frotte les tempes. »

Louis ouvrit les yeux. À la lueur des lanternes, il crut à un rêve divin : son regard venait de rencontrer le visage si aimé de sa bienfaitrice.

« Oh ! madame, s’écria-t-il en joignant les mains, est-ce vous ?

— Moi ! » dit la marquise, et se penchant pour reconnaître celui qui lui parlait : « Grand Dieu ! c’est Louis ! je ne suis arrivée qu’à temps ! »

Elle ôta alors sa chaude pelisse de velours doublée de fourrures, et enveloppant Louis qui grelottait :

« Entre d’abord à la maison, viens, tu parleras plus tard. »

Tout cela avait duré à peine deux minutes : la marquise, aidée de Cora qui soutenait le petit