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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/231

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

— Mais alors, avec quoi ferai-je cuire le souper ?

— Voilà du pain, dit Louise en se levant et en portant son unique morceau de pain à sa fille ; contente-toi de cela pour aujourd’hui, ma chère petite fille, je n’ai pas autre chose. »

Catherine prit le morceau de pain, le dévora sans parler ; elle n’était pas satisfaite et réfléchissait. Comme elle n’avait pas encore fini :

« Et toi, mère, dit-elle, tu ne manges pas ?

— Je n’ai pas faim… j’ai mangé, merci, mon enfant. »

Lorsque le morceau de pain eut disparu tout entier, Catherine se rassit auprès de sa mère.

« Dis donc, mère, fit-elle en appuyant sa tête sur les genoux de Louise, il n’y a donc plus d’argent à la maison, qu’il n’y a pas de souper ? »

Louise regarda sa fille. Une larme brilla dans ses yeux.

« Le bon Dieu nous éprouve, Catherine, répondit-elle. Prie-le bien pour qu’il ne nous abandonne pas ; ton pauvre père n’est plus là pour gagner la vie de tout le monde ; nous avons du pain aujourd’hui, nous n’en aurons peut-être plus demain.

— Pauvre maman ! murmura Catherine en entourant de ses bras le cou de sa mère, ne pleure pas, va ; je vais le prier et lui demander de l’argent de tout mon cœur. »