Elle se dirigea vers son lit, s’agenouilla pieusement devant une croix de bois et s’endormit ensuite ; Louise pleurait tout bas pour ne pas troubler son sommeil.
Le lendemain matin, Catherine s’en alla sans avoir pris sa tasse de lait accoutumée ; le lendemain soir, elle revint avec un peu de pain et de viande, proprement enveloppés dans sa poche.
Elle apportait le tout à sa mère.
« Tiens, maman, dit-elle, mange ; je sais que tu n’as rien mangé aujourd’hui ; je t’ai gardé ça de mon second déjeuner chez ma maîtresse. Tu peux le prendre, j’en ai eu autant.
— Pauvre petite, pauvre chère petite ! dit Louise en embrassant les joues fraîches de sa fille, merci. »
Elle achevait tristement ce chétif repas, le premier qu’elle dut à la charité d’autrui, lorsque la porte s’ouvrit et Louis se jeta éperdu dans ses bras.
Il pleurait en appuyant sa tête sur ses épaules.
« Mère, s’écria-t-il, voilà du bonheur que je t’apporte !… »
La main d’un domestique soutenait une lanterne.
À cette lueur, Louise aperçut la marquise, en costume de voyage, qui souriait.
« Vous, madame ! dit-elle, c’est vous !