Aller au contenu

Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/246

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
240
DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

reux, puis, le reportant vers sa Jeanne, qui avait le même âge que Cora :

« Qui sait ? dit-elle, j’en serai peut-être bientôt là aussi, et, dans quelques années, il y aura des petits enfants pour jouer avec les poulets. »

Ce fut à la fin du mois d’août, que Cora fut mariée au marquis Georges d’Astaing, ami intime de la famille de Morancé.

Pendant la cérémonie une grand’mère en cheveux blanc, la duchesse de Morancé, bénissait sa petite-fille inclinée ; Mme de Méligny essuyait ses yeux humides et tâchait de sourire à sa fille ; Cora resplendissait de beauté et de bonheur ; elle tenait à la main un bouquet de roses blanches, offert le matin même par l’humble main de Louise. Dans l’ombre de la chapelle, cachée à tous, plus loin que les pauvres qui se pressaient au portail, la fermière, entourée de ses cinq enfants à genoux, priait Dieu de faire à jamais heureuse la fille de sa bienfaitrice.

On eût deviné qu’elle était mère, dans les regards de sollicitude qu’elle tournait vers la blanche fiancée, et dans les pleurs qui venaient mouiller jusqu’à ses lèvres quand elle surprenait l’émotion de Mme de Méligny.

Deux mois ne s’étaient pas passés, que la jeune marquise d’Astaing apportait, avec une délicatesse touchante, un bouquet de roses blan-