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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/245

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

Louise s’arrêta, devint toute pâle d’émotion et regarda le jeune fiancé de Cora.

« Vous vous mariez, mademoiselle ? reprit-elle après s’être un peu remise.

— Oui, Louise, je me marie, mais je ne vous quitte pas ; je reste ici ; près de vous, avec un cœur de plus pour m’aimer, sans abandonner ceux qui m’aimaient déjà. »

Elle embrassa alors sa mère, qui sourit en tendant la main à son futur gendre avec une douce affection.

Le jeune homme porta à ses lèvres cette main et y déposa un baiser respectueux.

On but le lait apporté par Catherine sur une table éblouissante de blancheur ; on goûta à la crème, aux fraises, aux gâteaux campagnards présentés avec empressement à ces chers visiteurs.

Quand Cora eut fait voir à Georges toutes les rustiques richesses de la ferme, on prit congé de Louise ; Cora l’embrassa, Georges lui tendit la main.

« Au revoir, madame Rigault, lui dit-il avec une charmante simplicité ; croyez que je reviendrai souvent ici, et avec un bien sincère plaisir. »

La pauvre femme, touchée de ce bon accueil, balbutia quelques remercîments ; elle suivit longtemps du regard ce beau groupe si pur et si heu-