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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/259

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XXVIII

Première épreuve.


Cette année-là, la marquise revint triste au château ; pour la première fois, sa fille ne l’accompagnait pas. Le duc d’Astaing était mort, laissant à son fils d’immenses possessions aux Antilles, mais des affaires embarrassées ; le jeune homme jugea que sa présence était nécessaire aux Antilles ; il résolut d’aller s’y fixer pour deux ou trois ans.

Il fallut arracher Cora à sa mère ; ce fut une tâche bien difficile : la jeune femme était si parfaitement heureuse, entourée de toutes ses affections, que cette séparation lui fit l’effet d’un affreux sacrifice ; la marquise était trop dévouée et trop raisonnable dans sa tendresse, pour ne pas comprendre que, pour une si longue absence, Cora devait suivre son mari ; elle fut la première à l’encourager à faire ce cruel voyage.

Que de larmes furent versées de part et d’autre,