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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/283

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

— Laisse-moi te regarder dormir, mon René ; et puis, si tu as besoin de quelque chose, je serai là.

— Oh ! ma mère, je vous en prie, allez vous reposer ; je ne dormirai pas si je vous sens là vous fatiguant pour moi ; je n’ai absolument besoin que de repos ; je vous en prie, laissez-moi.

— Non, cher enfant, je ne te quitterai pas ; vas-tu m’empêcher de faire ce que je veux ? »

René vit que toute instance était inutile, et se tut.

Le silence régna pendant assez longtemps dans la chambre ; René souffrait trop pour dormir ; sa mère ne le quittait pas du regard ; il essayait de dormir, mais le sommeil le fuyait.

Au bout d’une heure, il se tourna vers la marquise :

« Ma bonne mère, reprit-il, je m’endors, vous voyez, je me sens très-bien ; allez vous reposer aussi ; votre chambre est tout près de la mienne, je vous promets de vous appeler si j’ai besoin de vous ; allez, je vous en prie, aucun accident n’est à craindre ; soyez sans inquiétude, un blessé n’est pas un mourant. »

Béatrice voulut résister, René la supplia : elle céda enfin et regagna son appartement.