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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/285

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XXX

Désespoir.


Elle se jeta tout habillée sur son lit et s’endormit de lassitude. Ce repos ne dura pas longtemps ; elle courut de nouveau à la porte de René pour écouter si elle ne l’entendait pas se plaindre.

Aucun bruit n’arriva jusqu’à elle : elle rentra chez elle plus calme.

Vers cinq heures, il lui sembla distinguer un soupir étouffé, une faible plainte ; elle ouvrit doucement la porte et entra à petits pas. René ne bougea pas ; ses beaux cheveux blonds et bouclés se détachaient sur le blanc de l’oreiller et entouraient son visage pâle comme l’albâtre ; une sereine beauté éclairait son front ; son mouchoir ensanglanté s’était échappé de sa main pendante hors de son lit ; pas un souffle ne passait sur ses lèvres. Il y avait dans cette immobi-