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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/299

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XXXI

Les adieux.


Toute la nuit se passa, à la lueur de la lampe d’albâtre, dans la chambre de la marquise qui, comme raffermie par les consolations de la religion, adressait à son mari, dans une grande liberté d’esprit, ses dernières recommandations, testament solennel et plus attendrissant que celui qu’elle avait écrit. Elle lui confia ses pauvres, les petits enfants de son asile, et lui fit promettre d’aller souvent les visiter, en s’occupant d’eux par lui-même ; elle lui dévoila, pendant ces heures suprêmes et silencieuses, les admirables secrets, les espérances de son cœur, qui était celui d’une sainte. Tous les domestiques, à genoux dans les appartements qui touchaient à sa chambre, priaient à voix basse, anxieux au moindre bruit, et jetant sur la femme de chambre, quand elle passait, des regards tout remplis de crainte douloureuse.