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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/38

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

— Oh ! oui, et de tout mon cœur.

— Une de mes petites filles, la plus pauvre de toutes celles que le Seigneur visitera bientôt, a entrepris de faire une couverture qu’elle voudrait vendre pour payer sa robe de communiante ; cette couverture n’est pas finie, malheureusement. Voulez-vous la lui acheter d’avance ?

— Oh ! monsieur le curé, si je le veux ! dites-lui de me l’apporter telle qu’elle est.

— Elle n’osera pas ; elle est timide et un peu honteuse de sa pauvreté ; mais donnez-moi une petite somme, je la lui remettrai.

— Non, monsieur le curé, ce que vous me dites d’elle me donne le désir de la voir ; permettez-moi d’aller chez vous, vous y appellerez cette jeune fille et je lui offrirai le prix de son ouvrage.

— Ne soyez pas trop généreuse, mon enfant ; si elle pensait que vous lui faites l’aumône, cela l’humilierait.

— Oh ! monsieur le curé, soyez sans crainte. »

Le surlendemain, Louise, vêtue de ses habits les plus propres, frappa de nouveau à la porte du presbytère. Brigitte la fit entrer dans le parloir, où elle trouva une belle enfant de son âge, qui se leva en la voyant.

Un sourire si doux, si amical entr’ouvrit, à son aspect, les lèvres de la jeune châtelaine, que Louise se sentit rassurée.