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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/41

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

« Il y a bien longtemps que j’ai envie d’une couverture blanche ! s’écria Béatrice en dépliant la couverture que Louise tenait enveloppée.

— Malheureusement, elle n’est pas finie, mademoiselle, murmura timidement Louise.

— Mais elle le sera, ma chère amie ; vous la finirez après la première communion, et je suis tout heureuse de vous l’acheter dès aujourd’hui. »

En même temps, Béatrice tira de sa bourse deux pièces d’or qu’elle mit doucement dans la main de Louise.

« Oh ! mademoiselle, c’est trop ! vous êtes trop bonne ! » balbutia Louise.

La fille de la duchesse embrassa alors, presque par force, Louise toute troublée de cet honneur, et tendant ensuite sa joue rose à la petite paysanne :

« C’est à votre tour, Louise, » dit-elle.

Louise y déposa un baiser bien reconnaissant et bien tendre, et les deux jeunes filles se séparèrent.

« Nous nous reverrons dans un beau jour, Louise, » s’écria Béatrice en la quittant.

En effet, elles se revirent peu après et elles furent également heureuses, le jour où, pour la première fois, elles vinrent tout émues s’agenouiller pour recevoir leur Dieu.