Aller au contenu

Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
56
DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

déposer son offrande. Elle arriva devant un jeune homme qui la suivait des yeux depuis son entrée dans la salle ; il prit alors dans ses deux mains les louis entassés devant lui, et, n’en laissant pas un seul sur la table, les déposa tous dans la corbeille avec tant d’empressement qu’elle déborda et que quelques pièces d’or roulèrent sur le tapis.

Béatrice se baissa pour les ramasser.

« Ne vous donnez pas cette peine, mademoiselle, dit le jeune homme en tirant de sa poche un billet qu’il ajouta aux louis, voici pour réparer ma maladresse. »

Et comme Béatrice le regardait étonnée :

« Puisque le Ciel m’accorde la grâce de faire la charité par vos mains, reprit-il en souriant, ne me permettrez-vous pas d’en profiter ?

— Oh ! certainement oui, monsieur, j’aime trop les pauvres pour vous en empêcher, » répondit Béatrice.

Et, saluant le jeune homme qui s’inclinait devant elle, elle regagna l’appartement particulier de sa marraine, où elle déposa le produit de sa quête.

« Comment se nomme ce jeune homme si généreux, marraine ? demanda-t-elle à la princesse au moment de rentrer au salon.

— Le marquis Léopold de Méligny, mon enfant.

— Ah ! dit Béatrice, c’est un noble cœur. »