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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/65

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DEUX CŒURS DÉVOUÉS.

Quelques instants après, le marquis de Méligny vint inviter Béatrice à danser. Elle disparut au milieu des groupes parés appuyée sur son bras.

Le jeune homme demanda à la duchesse de Morancé la permission de venir prendre des nouvelles de l’ouvrier blessé.

C’est ainsi que Béatrice et le marquis de Méligny se virent pour la première fois ; mais, avant cette rencontre, les parents des deux jeunes gens désiraient leur mariage, qui fut célébré six mois après dans la chapelle du château.

Une alliance plus parfaite s’était rarement vue : le marquis, jeune, riche, noble de nom et de caractère, paraissait digne de s’unir à cette gracieuse fille, dont la beauté était moins admirée encore que les vertus.

La chapelle fut magnifiquement tendue de velours ; des tapis, des fleurs, des lustres allumés lui donnèrent un éclat inaccoutumé ; tous les habitants du village se pressaient à la porte, heureux d’unir leurs prières en faveur de cette enfant à laquelle ils adressaient déjà leurs bénédictions.

Le vieux curé qui avait baptisé Béatrice bénit avec joie ce mariage où tout semblait réuni pour assurer un avenir heureux.

La petite allocution qu’il prononça émut tous les assistants, et le regard du marquis de Méligny se tourna avec plus de fierté et de tendresse