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Page:D'Isle - Deux cœurs dévoués, 1875.djvu/69

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VII

La fête de Béatrice.


On fêtait au château de Morancé la fête de la belle châtelaine.

Un magnifique dîner avait réuni tous les amis de la famille.

Six années s’étaient écoulées depuis le mariage de Mme de Méligny. On aurait en vain cherché sur un autre visage une pureté de traits plus parfaite, une expression plus simple et plus charmante ; cette madone souriante était l’enchantement de tous les regards.

L’immense table chargée de cristaux et de fleurs, les grands dressoirs couverts d’argenterie, la vaste et sévère salle tendue de cuir de Cordoue, tel était le fond sur lequel se détachait le cercle de famille où se mêlait la grâce fraîche des jeunes cousines de la marquise, le noble visage de la duchesse de Morancé, la tête