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Page:Décrets des sens sanctionnés par la volupté, 1793.djvu/40

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encore sur le sein de ma nouvelle amie, occupé entre deux draps à tirer quittance de l’argent qu’il déboursait pour son entretien ; en cas pareil, ma présence eût été importune : Je me résignai donc à la patience, et, comme une sentinelle au corps-de-garde, j’attendis mon heure de faction, en me promenant en long et en large, sous les fenêtres de ma dulcinée.

Les fumées des jouissances foutatives ne m’avaient pas tellement enivré que je ne sentisse bien que mon estomach avait aussi des besoins à satisfaire ; Vive l’amour, pourvu qu’on dîne : cette devise fut la mienne dans tous les tems ; j’aurais bien pu m’installer dans un café, mais j’eus risqué de manquer le moment après lequel je soupirais. Ainsi donc je fis de nécessité vertu.

Enfin, ce que j’avais prévu arriva : la porte s’ouvrit et mon heureux rival sortit dans un cabriolet élégant ; je jugeai à l’air de satisfaction que je lui remarquai, que la séance avait été des plus complettes, et j’enrageais intérieurement que le démon de la concupiscence eût pris assez d’empire sur moi, pour m’inspirer le dessein d’aller foutre, en second, une femme qui ne faisait