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Page:Décrets des sens sanctionnés par la volupté, 1793.djvu/41

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que de sortir de dessous son cavalier. Les écus qu’il prodiguait me consolaient cependant, et je me disais : puisque c’est usage, je serais ridicule de ne pas m’y conformer.

J’attendis encore quelques minutes, dans l’appréhension qu’il ne prit un remora à monsieur le payant ; mais tranquille sur cet article, je me présentai. Une soubrette intelligente, et déjà prévenue, m’introduisit auprès du lit de ma divinité, qui me reçut à bras ouverts, en me reprochant obligeamment de m’être fait attendre. La vision du monsieur au cabriolet m’aurait fourni une réponse ; mais je respectai la réserve de ma nymphe, et je ne répondis que par des baisers.

Un ordre secret donné à l’oreille de la femme-de-chambre fut bientôt exécuté, et je ne tardai pas à voir paraître un déjeûner, si-non splendide, au moins fait pour faire naître les desirs et les forces, et préparer un galant cavalier à l’amoureux combat. Fort bien, me dis-je en moi-même, la petite personne est prévoyante, et veut être bien servie ; allons, avalons ce précieux restaurant, puisque le Ciel me l’envoie. La chambrière s’éclipsa, et mon adorable et moi nous

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