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MARIE DE VALMONT

t’avoue, malgré les soins qu’il se donne, que j’ai vu son arrivée avec déplaisir : je ne puis dire le sentiment qu’il m’inspire ; je ne le hais pas, non, la complaisance qu’il a pour mon époux devrait me donner quelque bienveillance pour lui ; cependant j’éprouve un mouvement de crainte à son approche, Jesuis injuste, car sans lui mon mari s’ennuierait sans doute. Je devrais lui savoir gré du sacrifice qu’il fait, de venir près d’un malade, d’une femme et d’un enfant, C’est une diversion qu’un tiers dans le mariage ! Édouard, malgré son amour, trouverait peut-être qu’être sans cesse vis-à-vis de sa femme n’est pas toujours fort amusant ; aussi je les laisse souvent ensemble. Je prends mon fils, et vais parcourir ce parc délicieux ; j’y rêve à toi, aux premiers jours de notre enfance, temps heureux, où l’âme sans désirs, dans une douce sérénité, passe rapidement d’un sentiment à un autre, sans peine, ni douleur ! mais à