Page:Dégotty - Marie de Valmont, 1812.djvu/7

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loin du monde, je respire. Dans le centre de ses plaisirs, de ses fêtes, je traînais avec moi cette mélancolie vague qui semble présager un malheur ; ici, je suis moi-même. Ai-je besoin de la société pour être heureuse ! Mon fils, mon époux, voilà tout mon bonheur. Mon Henri est charmant, chaque jour l’embellit, ses grâces enfantines se déploient. Pardonne à l’amour d’une mère ; mais, toi-même, ne l’aimes-tu pas à la folie !

M. de Tervil avait été chargé par Édouard de l’acquisition de cette terre ; il n’a rien épargné pour l’embellir ; mon appartement surtout est magnifique : je l’ai grondé doucement du luxe qu’il y avait prodigué. Est-ce à la campagne lui dis-je, où la plus grande simplicité doit régner, que vous deviez prendre une peine vraiment inutile ? Il me fit là-dessus un compliment auquel je répondis par un sourire. Il a cru bien faire ; pourquoi le blâmerais-je ! Je