La société agit sur l’enfant et l’enfant réagit ensuite sur la société. Ils se meuvent solidairement et non à l’exclusion l’un de l’autre. C’est donc à tort que l’on a dit que, pour réformer la société, il fallait d’abord commencer par réformer l’enfance. Toutes les réformes doivent marcher de pair.
L’enfant est un miroir qui réfléchit l’image de la virilité. C’est la plaque de zinc où, sous le rayonnement des sensations physiques et morales, se daguerréotypent les traits de l’homme social. Et ces traits se reproduisent chez l’un d’autant plus accentués qu’ils sont plus en relief chez l’autre. L’homme, comme le curé à ses paroissiens, aura beau dire à l’enfant : « Fais ce que je te dis et non pas ce que je fais. » L’enfant ne tiendra pas compte des discours, si les discours ne sont pas d’accord avec les actions. Dans sa petite logique, il s’attachera surtout à suivre votre exemple ; et, si vous faites le contraire de ce que vous lui dites, il sera le contraire de ce que vous lui avez prêché. Vous pourrez alors parvenir à en faire un hypocrite, vous n’en ferez jamais un homme de bien.
Dans l’Humanisphère, l’enfant n’a que de bons et beaux exemples sous les yeux. Aussi croît-il en bonté et en beauté. Le progrès lui est enseigné par tout ce qui tombe sous ses sens, par la voix et par le geste, par la vue et