par le toucher. Tout se meut, tout gravite autour de lui dans une perpétuelle effluve de connaissances, sous un ruissellement de lumière. Tout exhale les plus suaves sentiments, les parfums les plus exquis du cœur et du cerveau. Tout contact y est une sensation de plaisir, un baiser fécond en de prolifiques voluptés. La plus grande jouissance de l’homme, le travail, y est devenu une série d’attraits par la liberté et la diversité des travaux et se répercute de l’un à l’autre dans une immense et incessante harmonie. Comment, dans un pareil milieu, l’enfant pourrait-il ne pas être laborieux, studieux ? Comment pourrait-il ne pas aimer à jouer à la science, aux arts, à l’industrie, ne pas s’essayer, dès l’âge le plus tendre, au maniement de ses forces productives ? Comment pourrait-il résister au besoin inné de tout savoir, au charme toujours nouveau de s’instruire ? Répondre autrement que par l’affirmative, ce serait vouloir méconnaître la nature humaine.
Voyez l’enfant des civilisés même, le petit du bonnetier ou de l’épicier ; voyez-le au sortir du logis, à la promenade ; aperçoit-il une chose dont il ne connaissait pas l’existence ou dont il ne comprend pas le mécanisme, un moulin, une charrue, un ballon, une locomotive : aussitôt il interroge son conducteur, il veut connaître le nom et l’emploi de tous les objets.