cet attentat commis sur ses fonctions organiques, attentat de lèse-maternité.
Quoi de plus gracieux qu’une jeune mère donnant le sein à son enfant, lui prodiguant les caresses et les baisers ? Ne fût-ce que par coquetterie, toute femme devrait allaiter son enfant. Et puis n’est-ce donc rien de suivre jour par jour les phases de développement de cette jeune existence, d’alimenter à la mamelle la sève de ce brin d’homme, d’en suivre les progrès continus, de voir ce bouton humain croître, et s’embellir sous les rayons de la tendresse maternelle, comme le bouton de fleur à la chaleur du soleil, et s’y entrouvrir enfin de plus en plus, jusqu’à ce qu’il s’épanouisse sur sa tige dans toute la grâce de son sourire et la pureté de son regard, dans toute la charmante naïveté de ses premiers pas ? La femme qui ne comprend pas de pareilles jouissances n’est pas femme. Son cœur est une lyre dont les fibres sont brisées. Elle peut avoir conservé l’apparence humaine, elle n’en a plus la poésie. Une moitié de mère ne sera jamais qu’une moitié d’amante.
Dans l’humanisphère, toute femme a les vibrations de l’amour. La mère comme l’amante tressaillent avec volupté à toutes les brises des humaines passions. Leur cœur est un instrument complet, un luth où pas une corde ne manque ; et le sourire de l’enfant