reflet des lumières. Des corbeilles de fruits et de fleurs offraient à chacun leur saveur et leur senteur. Hommes et femmes échangeaient des paroles et des sourires, et assaisonnaient leur repas de spirituelles causeries.
Le repas fini, l’on passe dans d’autres salons d’une décoration non moins splendide, mais plus coquette, où l’on prend le café, les liqueurs, les cigarettes ou les cigares ; salons-cassolettes où brûlent et fument tous les aromates de l’Orient, toutes les essences qui plaisent au goût, tous les parfums qui charment l’odorat, tout ce qui caresse et active les fonctions digestives, tout ce qui huile l’engrenage physique, et, par suite, accélère le développement des fonctions mentales. Tel savoure, en foule ou à l’écart, les vaporeuses bouffées du tabac, les capricieuses rêveries ; tel autre hume, en compagnie de deux ou trois amis, les odorantes gorgées de café ou de cognac, fraternise, en choquant le verre, le champagne au doux pétillement, use sans abuser de toutes ces excitations à la lucidité ; celui-ci parle science ou écoute, verse ou puise dans un groupe les distillations nutritives du savoir, offre ou accepte les fruits spiritualisés de la pensée ; celui-là cueille en artiste dans un petit cercle les fines fleurs de la conversation, critique une chose, en loue une autre, et donne un libre cours à toutes les