chez les humanisphériens le partage des intelligences inférieures, bien au contraire, ce sont les intelligences supérieures, les sommités dans les sciences et dans les arts qui le plus souvent se plaisent à remplir ces corvées. Plus la délicatesse est exquise chez l’homme, plus le sens moral est développé, et plus il est apte à certains moments aux rudes et âpres labeurs, surtout quand ces labeurs sont un sacrifice offert en amour à l’humanité. J’ai vu, lors de la transportation de Juin, au fort du Homet, à Cherbourg, de délicates natures qui auraient pu, moyennant quelques pièces de monnaie, faire faire par un codétenu leur tour de corvée, — et c’était une sale besogne que de vider le baquet aux ordures, — et qui, pour donner satisfaction à leurs jouissances morales, au témoignage intérieur de leur fraternité avec leurs semblables, préféraient faire cette besogne eux-mêmes et dépenser à la cantine, avec et pour leurs camarades de corvée, l’argent qui eût pu servir à les en affranchir. L’homme véritablement homme, l’homme égoïstement bon, est plus heureux de faire une chose pour le bien qu’elle procure aux autres que de s’en dispenser en vue d’une satisfaction immédiate et toute personnelle. Il sait que c’est un grain semé en bonne terre et dont il recueillera tôt ou tard un épi. L’égoïsme est la source de toutes les vertus. Les premiers chré-
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