restres espaces ; les troncs d’arbres creusés le bercent sur les flots, des branches taillées en pagaies lui servent de nageoires. De simple brouteur il s’est fait chasseur, puis pasteur, agriculteur, industriel. La destinée lui a dit : Marche ! il marche, marche toujours. Et il a dérobé mille secrets à la nature ; il a façonné le bois, pétri la terre, forgé les métaux : il a mis son estampille sur tout ce qui l’entoure.
Ainsi l’homme-individu est sorti du chaos. Il a végété d’abord comme le minéral ou la plante, puis il a rampé ; il marche et aspire à la vie ailée, à une locomotion plus rapide et plus étendue. L’homme-humanité est encore un fœtus, mais le fœtus se développe dans l’organe générationnel, et après ses phases successives d’accroissement, il se fera jour, se dégagera enfin du chaos et, de gravitation en gravitation, atteindra la plénitude de ses facultés sociales.