tion en génération, et il aura de l’écho sur la terre tant que la société sera une caverne d’exploiteurs !…
Les dieux du Capitole se faisaient vieux, l’Olympe croulait, miné par une hérésie nouvelle. L’Évangile païen était devenu illisible. Le progrès des temps en avait corrodé la lettre et l’esprit. Le progrès édita la fable chrétienne. L’Empire avait succédé à la République, les césars et les empereurs aux tribuns et aux consuls. Rome était toujours Rome. Mais les prétoriens en débauche, les encanteurs d’empire avaient remplacé les embaucheurs de peuple, les sanglants pionniers de l’unité universelle. Les aigles romains ne se déployaient plus au souffle des fortes brises, leurs yeux fatigués ne pouvaient plus contempler les grandes lumières. Les ternes flambeaux de l’orgie convenaient seuls à leur prunelle vieillie ; les hauts faits du cirque et de l’hippodrome suffisaient à leur belliqueuse caducité. Comme Jupiter, l’aigle se faisait vieux. Le temps de la décomposition morale était arrivé. Rome n’était plus guère que l’ombre de Rome. L’égout était son Achéron, et elle voguait, ivre d’abjection et entraînée par le nautonnier de la décadence, vers le séjour des morts.
En ce temps-là, comme la vie se manifeste au sein des cadavres, comme la végétation surgit de la putréfaction ; en ce temps-là, le