Page:Déjacque - L’Humanisphère, utopie anarchique.djvu/55

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peinte en bleu et ornée de culs-de-lampe en or ; c’est un océan de fluide dont ni l’œil ni la pensée ne peuvent sonder la profondeur. Les étoiles comme les soleils roulent dans cette onde d’azur, et sont des mondes gravitant, comme le nôtre, dans leurs vastes orbites, et avec une prunelle animée sous leurs cils lumineux. Cette définition du Circulus : « La vie est un cercle dans lequel on ne peut trouver ni commencement ni fin, car, dans un cercle, tous les points de la circonférence sont commencement ou fin ; cette définition, en prenant des proportions plus universelles, va recevoir une application plus rapprochée de la vérité, et devenir ainsi plus compréhensible au vulgaire. Tous ces globes circulant librement dans l’éther, attirés tendrement par ceux-ci, repoussés doucement par ceux-là, n’obéissant tous qu’à leur passion, et trouvant dans leur passion la loi de leur mobile et perpétuelle harmonie ; tous ces globes tournant d’abord sur eux-mêmes, puis se groupant avec d’autres globes, et formant ce qu’on appelle, je crois, un système planétaire, c’est-à-dire une colossale circonférence de globes voyageant de concert avec de plus gigantesques systèmes planétaires et de circonférence en circonférence, s’agrandissant toujours, et trouvant toujours des mondes nouveaux pour grossir leur volume et des espaces toujours