Page:Déjacque - L’Humanisphère, utopie anarchique.djvu/67

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une bravoure toute militaire, les boulevards de Paris, ces boulevards où défilait, bras dessus, bras dessous, une armée de promeneurs de tous âges et de tous sexes. Soldats ! vous êtes des braves, et du fond de son tombeau Papavoine vous contemple !…

Juges, mouchards, législateurs et bourreaux, espionnez, déportez, guillotinez, code-pénalisez les bons et les mauvais, cette pullulation de mécontents qui, à l’encontre de vous, grignoteurs et dévorateurs de budgets, ne pensent pas que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Manipulateurs des plateaux de la justice lice, pesez au poids de l’or la culpabilité des revendications sociales. — Banquiers, boutiquiers, usiniers, sangsues de la production pour qui le producteur est une si douce proie, allongez vos trompes, saisissez le prolétariat à la gorge et pompez-lui tout l’or de ses veines. Agiotez, commercez, usurez, exploitez ; faites des trous à la blouse de l’ouvrier et des trous à la lune. Riches, engraissez-vous la panse et amaigrissez la chair du pauvre. — Avocats, plaidez le pour et le contre, le blanc et le noir ; dépouillez la veuve et l’orphelin au profit du puissant prévaricateur, et le petit artisan au profit du grand industriel. Suscitez des procès entre les propriétaires, en attendant que la société fasse votre procès et celui de la propriété. Prêtez aux