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L’échiquier t’a mise en premier sur sa liste.
Tu vas vite au besoin, mais toujours carrément,
Ainsi que le doit faire un noble monument.


VII


Place !… Place !… Voici la Reine ! — Sa puissance
A des titres plus grands que sa fière beauté.
Son cœur est au niveau de sa haute naissance,
Et son courage seul l’eût faite Majesté.
La Reine des échecs n’est pas cette maîtresse
D’un roi voluptueux alangui par l’amour ;
Elle n’a de Vanda l’attrayante mollesse,
C’est Jeanne, conseillant, agissant tour à tour.
L’honneur rehausse encor son royal privilége ;
Libre d’aller partout, de marcher en tous sens,
Tantôt elle combat, tantôt elle protège,
Et le recul se fait devant ses coups puissants.
Dédaigneuse d’abord, — dès que la charge sonne,
On voit sur tous les points sa brillante personne.
Qui jamais nous dira combien ce bras mignon
Renversa de guerriers sur la brûlante arène ?
— Parfois même ce cri retentit : « Compagnon !
Sauve-toi ! c’en est fait ! Prends garde !… c’est la Reine ! »


VIII


Chapeau bas !… c’est le Roi ! — Du haut de la grandeur