Page:Délices royales, ou le Jeu des échecs 1864.djvu/44

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deux fils que le Seigneur m’a accordés dans sa miséricorde et dans le nombre de ses bienfaits ; je les ai élevés dans la crainte de Dieu ; pourquoi serais-je privé de tous les deux le même jour, et descendrais-je au tombeau rempli de douleur ? Regardez, et voyez s’il est une affliction pareille à la mienne ! » Alors je lui répondis : « Je suis affligé pour vous, mon frère, car votre malheur est immense comme la mer : que le Dieu du ciel vous envoie sa parole pour vous consoler ! Voici cependant le conseil que je vous donnerai, et que le Seigneur soit avec vous et vous accorde enfin la paix. Nous appellerons les enfants et nous leur demanderons la cause de leur colère si grande, de leur jalousie, de leur haine et de leur discorde. J’userai de tout mon pouvoir, et je m’efforcerai d’être le médiateur pour ramener la paix entre eux. » Alors j’envoyai chercher les jeunes gens, en leur désignant l’heure et le jour auxquels je désirais les entretenir. Ils se rendirent à mon invitation. Mais leurs visages exprimaient toute la haine dont ils étaient réciproquement animés. Je leur dis alors : « Approchez-vous de moi, frères chéris, jeunes gens ; semblables aux cèdres plantés par le Créateur, à qui de vous le Seigneur n’a-t-il pas donné la sagesse et la science ? Pourquoi donc chacun de vous agit-il en ennemi vis-à-vis de l’autre ? Oubliez-vous la voix du sang fraternel ? Pourquoi vous haïssez-vous ?