Page:Délices royales, ou le Jeu des échecs 1864.djvu/45

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Déclarez-le, et je saurai comment ce mal vous est arrivé. »

À peine avais-je fini de parler, que l’aîné se mit en colère et poussa des cris de haine et d’indignation ; il éclata, semblable au feu, il maudit son frère au nom du ciel, et d’une voix forte il me dit : « Ah ! seigneur, ne l’appelez pas mon frère, car il ne l’est pas, à moins que ce ne soit un frère né pour mon malheur : les jours ne sont plus, le temps est passé, et il s’est enfui. À l’époque où il était mon compagnon et mon frère, nous étudiions ensemble le secret de Dieu pour ceux qui le craignent ; comme nous avions appris le livre de la Loi du Seigneur, pour en observer et suivre les préceptes, je l’aimais d’un amour éternel, d’un amour pur et désintéressé, et mon âme était unie à la sienne par un lien très-fort. Mais, comme, en se corrompant, il a souillé sa route, qu’il a quitté volontairement son chemin, chemin de la bonté et de la justice enseignées par ses ancêtres, et qu’il n’a pas persévéré dans sa pureté, qu’il a lié société avec ceux qui commettent l’iniquité, avec ces hommes méchants dans l’âme qui agissent dans la perversité, qui mangent et boivent et se lèvent pour jouer, qui passent tout leur temps au milieu des cartes, des dés et de toutes les variétés du jeu, qui est le père des choses honteuses, quelle est sa famille à présent ? Des gens dont le propre est de jurer, de