Page:Délices royales, ou le Jeu des échecs 1864.djvu/50

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Seigneur et que ton intention venait du ciel. Sache cependant qu’il y a toujours une défense qui frappe les dés et les cartes : car, bien que ceux qui jouent n’en veuillent pas faire l’aveu, le jeu a une telle force, qu’il conduit à la perversité et qu’il est condamné pour ce motif. Mais ceux qui connaissent la sagesse assurent qu’on agit prudemment en choisissant le moindre de plusieurs maux. Je te conseillerai donc de quitter les dés et les cartes, et tu iras trouver ton frère en paix ; tous deux vous apprendrez le jeu qu’on appelle les Échecs, à cette condition que vous n’y jouerez chaque jour que pendant une demi-heure, excepté aux jours des ’hanouka, de pourim et de ’holhamoade, où vous pouvez jouer davantage. Il y a dans ce jeu quelque chose de piquant et de sage, car il a été inventé par des hommes d’intelligence. »

En entendant ces paroles, les deux frères tombèrent dans les bras l’un de l’autre et s’embrassèrent, car au fond ils s’aimaient tendrement.

Tels furent les causes et les motifs qui me firent écrire ce livre. Je voulus leur apprendre les règles générales de ce jeu. Comme les rois et les princes seuls s’exercent à ce jeu et s’en amusent, j’ai donné à ce livre le titre de Délices royales.

Voici les détails intéressants que j’ai réunis ; bien que ce livre soit petit, le lecteur y trouvera assez d’agréments pour son esprit.