Page:Délices royales, ou le Jeu des échecs 1864.djvu/49

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aussi le temps propre et convenable pour ne pas m’écarter beaucoup de mes études, et c’est après mes repas, par la raison qu’il est pénible de se livrer à l’étude ou aux affaires sérieuses avant la fin de la digestion. C’est pourquoi j’ai dit : C’est le vrai temps pour jouer. Et voilà, ô mon maître, ce que les lèvres ont raconté. J’ai dit tout ce qui s’est passé depuis le commencement jusqu’à la fin. Si j’ai commis quelque iniquité qu’on puisse appeler péché, instruisez-moi, ô notre maître à tous, et je préférerai la mort à la vie, et je ne pécherai pas davantage. »

Quand cet enfant eut fini de parler, je le pris, je l’attirai dans mes bras et je l’embrassai en lui disant : « Béni sois-tu par le Seigneur, ô mon fils ! Tu as parlé sagement et tu as dit la vérité, car quiconque reconnait ses fautes et les confesse obtient son pardon devant Dieu. » Et je dis au frère aîné : « Que la colère ne trouble pas ton esprit, car la colère chasse la sagesse. Il est vrai qu’il faut instruire un enfant (c’est un précepte obligatoire) en le reprenant d’une façon sensible, mais toujours avec une secrète affection. Ainsi donc, ne lève pas la main sur cet enfant pour le frapper, et n’attaque pas ton frère dans le fort de la colère ; mais, à cause de son jeune âge, accorde quelque excuse à sa faute.

« Et à toi, que te ferai-je, ô mon fils ? Je sais, mon enfant, je sais que ton cœur est parfait devant le