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selle, et les autres par l’usage ; Mais la bonne education est une aumone permanente ; et la culture des esprits des jeunes gens est un avantage en eux, qu’ils possedent pour toujours, et dont ils tirent des fruits tout le tems de leur vie.

En éfet, en procurant la première teinture pour la Piet&, et pour les Arts, a une foule inombrable de pauvres peuples, ne sera-ce pas leur donner du pain, les loger, meubler, habiller, et leur fournir les choses nécessaires pour cette vie, et pour l’autre ? puisque par le moien de leur industrie, ils seront en etat de se pourvoir, non seulement de toutes ces choses, et exemter des miseres de la vie ; mais encore par Ia lecture des bons Livres, et la pratique des Commandemens de Dieu, les porter estoacement a la fin pour laquelle ils ont été mis au monde. De maniere que ce sera un excellent moien de santifier la jeunesse, et de pourvoir originellement a toutes les nécessitez, que de commencer a leur ouvrir l’esprit, par les premiers documens de la vertu.

APRES DES CONSIDERATIONS si pressantes, et l’exemple de plusieurs autres Villes du Royaume, notamment de celle de Paris, on ces établissemens ont été faits avec tant de succez, et un si bel ordre : Apres que Messieurs les Magistrats se sont apliquez si heureusement à procurer le bien temporel des Habitans de Lyon, a rendre cette Ville une des plus considerables dans le Negoce, des plus regulieres dans les Batimens, des mieux policees dans les Reglemens, leur vigilance s’etant même etendue jusqu’au pave des rues, et aux boues des carrefours ; I1, a grand sujet d’esperer, qu’ils ne negligeront pas une occasion si favorable, pour rendre leur memoire illustre a la posterite, en s’apliquant au bien spirituel de cette Ville, par la bonne education des pauvres enfans de leurs Citoiens, qui courans les rues et les carrefours deviennent des clouaques infects de toutes sorter de vices.

LES AVANTAGES infaillibles qui proviendront de cet établissement, les bénédictions de Dieu et du Peuple, dont il sera suivi, recompenseront la dépense que l’on fera pour cet efet, par tant d’honeur et de profit, que dans peu d’annees l’on reconnoitra, que c’est l’un des plus pieux, l’un des plus utiles, et des plus glorieux emplois que Messieurs les Sacristains, Curez, Magistrats, et autres aient faits, et qu’ils puissent jamais faire de leurs deniers. Puisque par ce moien ils contribueront à former des bons Serviteurs de Dieu, de fideles Sujets de Sa Majeste, des sages Citoiens de leur Ville, et qu’enfin ils assureront leur salut par celui des autres.

MAIS comme cet établissement regarde de plus près le salut des amen du pauvre peuple, que l’avantage qu’ils en pourroient tirer pour les nécessitez de leur vie, et que la Direction des petites Ecoles est de la competence[1]des Evêques, qui sont apelez par les sains Docteurs, les Pères des Pauvres : On espère aussi que

MONSEIGNEUR L’ARCHEVEQUE, aussi zelé pour le salut de ses Oüailles, qu’afectioné au bien de

  1. Voiez les Ordonnances etc., les Arrests du Conseil, donnez en faveur des Ecoles, raporte_ dons les Mémoires du Clergé. Démia a pu disposer de l’éd. de 1646. L’Assemblée du clergé de 1660 décida une nouvelle édition, plus complète, laquelle sortit de presse en 1674. Elle fut distribuée en 1675. C’est donc à l’éd. de 1646 que les Remontrances de 1668 font allusion, sans négliger toutefois le supplément paru en 1652. Il est évident que Démia usa ensuite de l’éd. de 1674-75].