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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 1.djvu/469

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SOMMAIRE
DE LA TROISIÈME PHILIPPIQUE.



Demade, corrompu par l’or de Philippe, avait combattu fortement, mais inutilement, l’avis de Démosthène. Le discours de celui-ci fit son effet. On envoya au secours des Olynthiens trente galères et deux mille hommes sous la conduite de Charès. Mais ce général, au lieu d’aller au secours d’Olynthe, s’était contenté de faire une descente du côté de Pallène ; il y avait mis en fuite un corps de huit cents volontaires attachés au service de Philippe ; et, sans avoir exécuté aucun des articles qui faisaient l’objet de sa commission, il était retourné triomphant à Athènes, où il avait donné un festin magnifique au peuple, qui, jugeant de l’importance de l’exploit par la somptuosité du repas, décerna une couronne d’or à Charès, et crut Philippe perdu.

Les Athéniens ne délibéraient plus que sur la manière de punir leur ennemi, lorsque Démosthène, qui voyait l’inutilité du secours qu’on avait d’abord décrété, la ville d’Olynthe assiégée en forme[1], et sollicitant de nouveaux secours par une seconde ambassade, monta à la tribune et prononça cette seconde Olynthienne, comptée ordinairement pour la troisième. Il commence par combattre la folle confiance des Athéniens, en leur prouvant

  1. Philippe, après s’être emparé de plusieurs places dans la Chalcide, pays de Thrace, proche Olynthe, et avoir jeté l’épouvante dans toute la contrée, s’était avancé vers Olynthe, qu’il serrait de près.