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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 1.djvu/475

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TROISIÈME PHILIPPIQUE.[1]


Je ne puis, Athéniens, concilier ce que je vois avec ce que j’entends, lorsque j’envisage d’un côté l’état de vos affaires, et que de l’autre j’entends les discours qu’on vous tient ; car on vous exhorte, dans tous ces discours, à punir Philippe de toutes ses injustices, et l’état de nos affaires demande que nous songions d’abord à nous garantir de quelque nouvelle insulte. Les orateurs qui vous tiennent de semblables discours, me paraissent donc manquer entièrement le but, en traitant un autre sujet que celui sur lequel vous devez délibérer. Je sais qu’autrefois la république pouvait posséder en paix ses propres États et porter la guerre dans ceux de l’ennemi ; et je ne saurais en douter, puisque j’ai vu moi-même le temps, et ce temps n’est pas éloigné, où elle pouvait l’un et l’autre. Mais aujourd’hui, je suis convaincu qu’il nous suffit de songer d’abord aux moyens de sauver nos alliés. Ce point une fois établi solidement, nous pourrons ensuite délibérer sur les moyens de punir Philippe ; mais je pense, qu’avant d’avoir bien établi ce qui doit précéder, il est inutile de raisonner sur ce qui doit suivre.

  1. Autrement seconde Olynthienne ; c’est la troisième dans l’édition de Leipzig.