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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1819, tome 1.djvu/522

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QUATRIÈME PHILIPPIQUE.

Je dis donc que la conjoncture présente exige deux opérations militaires : la première, d’envoyer un corps de troupes pour sauver les places des Olynthiens, la seconde d’infester le pays de l’ennemi avec vos galères et avec un autre corps de troupes. Si vous ne prenez qu’une de ces deux mesures, je crains que notre expédition n’échoue entièrement. Car si vous vous contentez de ravager son pays, et que lui, souffrant cette invasion, vienne à bout de prendre Olynthe, alors, de retour dans ses états, il repoussera facilement notre attaque. Si vous vous contentez de secourir Olynthe, et que Philippe, voyant son pays en sûreté, s’attache uniquement au siège, attentif à épier et à saisir toutes les occasions favorables, nul doute qu’avec le temps il ne parvienne à réduire les assiégés. Il faut donc un secours puissant et partagé en deux corps d’armée.

Voilà ce que je pense sur le secours qu’on doit envoyer aux Olynthiens. À l’égard des fonds nécessaires pour l’armement, vous avez, Athéniens, oui, vous avez pour la guerre plus de fonds qu’aucun autre peuple ; mais vous en disposez comme il vous plaît. Si vous les appliquez à l’entretien de vos troupes, vous n’avez pas besoin d’autres fonds ; sinon, vous en avez besoin, ou plutôt vous en manquerez absolument.

Quoi ! dira quelqu’un, vous proposez d’affecter cet argent aux dépenses de la guerre ! Moi, nullement ; j’en atteste les dieux. Je dis seulement qu’il