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HARANGUE


SUR LE TRAITÉ D’ALEXANDRE.


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Athéniens, les orateurs qui nous exhortent à gar der les sermens et les traités, méritent qu’on les écoute, s’ils sont persuadés eux-mêmes de ce qu’ils disent ; car rien, selon moi, ne convient plus aux états démocratiques, que le zèle pour ce qui est juste et honnête. Que doivent donc faire ceux qui vous pressent d’être fidèles à vos engagemens ? il faut que, sans vous fatiguer dé beaux principes eu spéculation, qu’ils contredisent dans la pra tique, ils nous permettent d’examiner à présent leurs discours, afin d’obtenir plus de confiance par la suite ; ou que, du moins, ils laissent parler ceux qui s’expliquent avec plus de vérité sur la foi des sermens. Par là, vous souffrirez tranquille ment l’injustice, par complaisance pour celui qui en est l’auteur ; ou, résolus de préférer à tout, le parti de l’équité, vous vous occuperez aussi de votre intérêt [1], et cela, au plus tôt, sans vous atti rer de reproche. Pour peu qu’on réfléchisse sur les dispositions du traité qui assure la paix gêné-