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HARANGUE SUR LE TRAITE D'ALEXANDRE. 13


Chéron, maître d’escrime. Nous qui sommes compris dans le traité de paix, selon lequel on doit regarder comme ennemi quiconque agira de la sorte, suivrons-nous les conventions communes, et traiterons-nous les Macédoniens en ennemis ? ou quelqu’un de ces hommes, qui sont à la solde d’Alexandre, et qui se sont enrichis à votre préjudice, aura-t-il le front de s’y opposer ? Ils s’a perçoivent eux-mêmes des excès du monarque ; mais, fiers de son amitié, escortés, pour ainsi dire, de ses troupes, ils vous exhortent à garder les sermens qu’il viole, comme si ce prince disposait du parjure en maître absolu. Ils vous forcent d’annuler vos lois, en vous forçant d’absoudre des hommes que les tribunaux ont condamnés, et en vous portant, malgré vous, à mille autres démarches illégitimes. Au reste, cela ne doit pas surprendre. Des gens qui se sont vendus contre les intérêts de la patrie, ne peuvent respecter ni les lois ni les sermens ; ils se contentent d’en citer les noms avec lesquels ils en imposent aux citoyens, qui ne s’assemblent ici que pour amuser leur loisir, et non pour juger les affaires, sans penser que les plus violens orages succéderont bientôt au calme trompeur dans lequel ils s’en dorment. Je demande moi-même, comme je l’ai