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14 HARANGUE SUR LE TRAITE D’ALEXANDRE


dit en commençant, qu’on se rende à l’avis de ceux qui disent qu’il faut garder les conventions communes ; à moins qu’ils ne s’imaginent que de dire qu’il faut être fidèle aux sermens, ce n’est point dire que personne ne doit être lésé ; ou qu’ils ne croient que personne n’est lésé, quand on détruit les républiques, et qu’on y rétablit la tyrannie.

Mais voici quelque chose de plus choquant en core. Le traité ordonne à ceux qui doivent s’as sembler pour veiller aux intérêts communs, d’empêcher qu’il n’y ait des innovations funestes dans les villes confédérées, que les citoyens ne soient mis à mort ou exilés contre les lois de ces villes. que les biens ne soient confisqués, les terres partagées, les dettes éteintes, les esclaves affranchis : et, au mépris du traité, ceux mêmes qui devraient empêcher ces violences, en secondent les auteurs. Mais ne méritent-ils pas de périr, eux qui causent de pareils maux dans les villes des maux regardés comme d’une telle conséquence, qu’on les a chargés tous en commun d’en garantir les peuples.

Ecoutez encore une autre infraction du traité. Il est dit que les exilés ne pourront prendre les armes, ni partir d’aucune des villes confédérées