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HARANGUE DESCHINE SUR lA COURONNE.


pythiques ; les Grecs vont bientôt se réunir pour les célébrer : par une suite de l’administration do Démosthène, on impute aujourd’hui aux Athéniens d’avoir perdu la Grèce. Si vous couronnez ce ministre, vous paraîtrez être complices des infracteurs de la paix générale ; mais si vous le punissez, vous purgerez le peuple de toute imputation.

Pensez donc qu’il ne s’agit pas, dans cette cause, d’une ville étrangère, mais de la vôtre. Ne prodiguez pas les honneurs, donnez— les avec disccrm^ment : accordez les récompenses aux meilleurs citoyens, aux citoyens les plus dignes. Ne vous contentez pas de prêter l’oreille à mes discours, ouvrez les yeux pour voir quelle sorte de gens solliciteront pour Démosthène. Sera-ce ceux qui ont partagé les exercices et les amusemens de sa jeunesse ? Mais, peu jaloux de la dépouille d’un sanglier ou des honneurs du gymnase, il s’est enfoncé dans des études de chicane pour envahir les biens des riches. Examinez encore sa vanité audacieuse lorsqu’il osera dire que, par une simple ambassade, il a arraché Byzance des mains de Philippe [iii] ; que par la force de son éloquence il a soulevé les Acarnaniens, et déterminé les Thébains : car il vous croit assez simples pour’ vous laisser persuader par tout ce qu’il vous dit, comme si vous possédiez dans sa personne la