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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 6.djvu/198

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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

l88 HARANGUE CONTllF MIDIAS.

connaître celte loi aux Barbares , doù l’on tire dee esclaves pour la Grèce, et que, pour faire votre éloge et vanter la ville d’Athènes , on leur dît : II• est des Grecs si humains, si doux de caractère, que, malgré tous vos torts à leur égard, malgré cette haine pour vous qui leur a été transmise avec le sang, loin de permettre qu’on insulte même des esclaves achetés de leurs deniers, ils ont établi, en commun, une loi pour les défendre, ils ont déjà puni de mort beaucoup d’infracteurs ; si, dis-je, on faisait ce rapport aux Barbares , et qu’on leur fît connaître vos sentimens , croyez-vous qu’ils ne vous donnassent pas à tous le droit d’hospitalité dans leurs villes ? Quelle peine assez rigoureuse ne mérite donc pas l’infracteur d’une loi non moins estimée des Grecs, qu’elle serait applaudie des Barbares, s’ils en avaient connaissance ? Si je n’eusse pas été chorége , quand j’ai essuyé les outrages de Midias, on ne le condamnerait que comme auteur d’une insulte ; mais il me semble qu’on peut, à juste titre, le condamner, comme coupable d’impiété. Vous n’ignorez pas , sans doute, qu’on a établi pour les fêtes de Bacchus des chœurs et des hymnes, non -seulement en vertu des lois concernant ces fêtes , mais en vertu des oracles , qui tous , tant ceux de Delphes , que ceux de Dodone , enjoignent aux Athéniens de former des chœurs, suivant leurs usages, d’immoler des victimes dans les carrefours , et de porter