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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS. sSq

uoriez, eux et toute la ville. Si quelques-uns forgeaient, contre vous, ces reproches par malignité, et que, loin d’être blâmés des autres soldats^ ils fussent applaudis , sans doute que , par tout le reste de votre vie, vous leur sembliez mériter cette mortification. Vous deviez donc vous corriger, et non les décrier. Au lieu de cela, vous les menacez tous, vous les attaquez tous ; vous voulez ^u’on examine ce qui peut vous plaire, et vous-même n’examinez pas ce qui peut choquer les autres. Mais ce qu’il y a de plus indigne , ce qui esX, à mon avis, la plus forte preuve d’arrogance ; du haut de cette tribune, cet homme odieux attaquait en même tems une troupe de citoyens. Quel autre eût osé se porter à un tel excès ?

La plupart de ceux que l’on cite en justice , accusés sur deux- ou trois griefs , ont recours à ces apologies communes : Qui de vous , disent-ils à leurs juges, me sait coupable des crimes dont on m’accuse ? Qui de vous m’a vu commettre dételles actions ? On me calomnie par un motif de haine ; on produit contre moi de faux témoins. Telles sont leurs défenses , et autres de même nature. C’est tout le contraire pour Midias. Vous connaissez tous, je crois , son caractère violent et audacieux ; et je m’imagine qu’il en est parmi vous qui sont étonnés, il y a long-tems, que je ne cite pas des traits dont ils sont instruits. Mais plusieurs des offensés refusent même de dire en témoignage toutes les