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Page:Démosthène - Œuvres complètes, Auger, 1820, tome 6.djvu/325

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Κατὰ Μειδίου λογοσ.

HARANGUE CONTRE MIDIAS. 3l5

j> les lois, ni d’après votre serment ; accordez-nous » cette grâce. » C’est toutefois , sans se servir des mêmes termes, ce qu’ils vous demanderont, en sollicitant pour l’accusé. Mais, s’ils sont vraiment ses amis , s’ils trouvent si affreux qu’il ne soit pas riche, ils ont de grandes richesses, que nous ne leur envions point ; qu’ils les partagent avec lui. Par-là, vous qui vous êtes liés par un serment, avant de monter au tribunal , vous prononcerez suivant la justice ; pour eux, ils aideront leur ami de leur fortune, sans que votre honneur soit lésé. Que, s’ils ne veulent pas renoncer à une partie de leur opulence, vous convient-il de renoncer à votre serment ? Une foule de riches, à qui leurs biens ont acquis de la considération , se sont ligués contre moi ; ils s’avancent de concert pour vous solliciter : ne m’abandonnez à aucun d’eul, je vous supplie ; mais , s’ils s’intéressent chacun à Midias et à leur propre avantage, vous aussi, prenez intérêt à vous-mêmes , aux lois , à un citoyen outragé , qui a eu recours à vous ; persévérez dans les sentimens que vous avez manifestés avec tant d’éclat. En effet, si, lorsque Midias fut dénoncé au peuple, le peuple, instruit de ce qui s’était passé, l’eût renvoyé absous , ce serait quelque chose de moins dur, de plus tolérable. On pensera , me serais-je dit, qu’il n’y a pas eu d’insulte réelle, que la sainteté de la fête n’a pas été violée ; enfin, j’aurais eu mille motifs de consolation , mais non paa